LA SITUATION
Au cours des dernières décennies, la consommation de drogues a beaucoup évolué dans le nord-est parisien, où le crack a fini par s'installer durablement.
Quelques dates clés
Le trafic et l'usage de crack durablement enracinés dans le nord-est parisien
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Années 1980 : Le crack apparaît à Paris et s'implante durablement dans un triangle au nord-est de la capitale : "la Colline" à Porte de la Chapelle, le stade des fillettes du Boulevard Ney, et la place de la Bataille de Stalingrad.
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Début des années 2000 : Le crack s'installe dans la ville de Saint-Denis.
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Décembre 2002 : Un panel citoyen est crée dans le 19ème arrondissement. L'objectif affiché est d'associer habitant.e.s et élu.e.s du quartier de Stalingrad afin de formuler conjointement des solutions à l'usage et au trafic de drogue.
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A partir de 2018 : Les scènes ouvertes de consommation et de trafic de crack apparaissent à la Porte d'Aubervilliers et à la gare de Rosa Parks entre les 18ème et 19ème arrondissements.


Ouverture des 2 premières salles de consommation en France, à Paris et Strasbourg
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Janvier 2016 : La loi de modernisation de notre système de santé rend possible l’ouverture en France de deux salles de consommation et de soin.
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Mars 2016 : Un arrêté ministériel désigne le CAARUD GAIA, situé dans le 10ème arrondissement de Paris, pour mettre en œuvre l’expérimentation d'une salle de consommation et de soin à Paris uniquement ouverte aux usager.e.s injecteurs (ce qui en exclut les usager.e.s de crack).
Le cadre légal prévoit que la salle doit fonctionner pendant au moins 3 ans à compter de sa date d'ouverture avant d'étendre le dispositif.
La première salle de consommation de Paris a ouvert il y a 5 ans et les résultats issus du rapport de l'INSERM paru en mai 2021 sont très encourageants.
Qu'attendons-nous pour développer le dispositif ?
Etat des lieux - Persistance du crack à Paris : l'inefficacité d'une réponse sécuritaire et une approche de réduction des risques encore insuffisante
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Juin 2018 : La "colline du crack", lieu de consommation et de trafic de drogues dans le 18ème arrondissement, est évacuée.
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Mai 2019 : Un plan de mobilisation sur le crack à Paris est lancé. Il poursuit plusieurs objectifs parmi lesquels : l'accompagnement des usager.e.s dans la réduction des risques, le renforcement des capacités d'hébergement et des espaces repos, l'intervention dans l'espace public et l'amélioration de la connaissance des publics concernés.
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Juillet 2019 : Un nouvel arrêté ministériel ouvre la possibilité à la salle de consommation et de soin du 10ème de recevoir les usager.e.s inhalateurs qui consomment du crack.
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Janvier 2021 : Les résultats de l'étude Crack en Ile-de-France, conduite par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) viennent confirmer l'efficacité des salles de consommation et de soin dans la diminution des troubles à l'ordre public à condition qu'elles soient accompagnées de dispositifs de mise à l’abri, de prise en charge psychiatrique et d’insertion sociale et relationnelle.
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Mai 2021 : Les consommateurs de crack sont poussés vers les jardins d'Eole devenus la "nouvelle colline du Crack". Ce déplacement géographique du problème, sans prise en charge sanitaire et sociale, entraîne une montée en puissance de la tension dans le 19ème arrondissement. Habitant.es, soignant.e.s, bénévoles et victimes du crack continuent d'être abandonné.e.s à leur propre sort.
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Mai 2021 : L'étude de l'Inserm sur l'évaluation des salles de consommation à moindre risques (SCMR) confirme leur intérêt dans la réduction des troubles à l'ordre public, la réduction des risques pour les usager.e.s et la pertinence de l'accompagnement global vers la fin de l'addiction.
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30 juin 2021 : Les consommateurs de crack sont évacués des jardins d'Eole sans prise en charge ni accueil dans des lieux adaptés.
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Septembre 2021 : La préfecture de police décide de déplacer les consommateurs de crack des jardins d'Eole au Square Forceval, à la frontière entre Paris (19e) et les villes de Pantin et Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. De l'aveu même des associations qui interviennent auprès des usagers de drogue, la situation au square Forceval atteint son paroxysme de violence et d'indignité.
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Décembre 2021 : La loi de financement de la sécurité sociale 2021 permet la prolongation et la création de nouvelles salles de consommation et de soin, désormais appelées : HSA (Halte Soin Addiction). La loi autorise également la mise en place de ce dispositif via des structures mobiles.
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Juin 2022 : Tandis que l'ouverture annoncée du centre de soin dans le XVI arrondissement de Paris est finalement abandonné, les riverains du Square Forceval sont, une fois de plus, confrontés à l'inaction des pouvoirs publics.
Sources :
Rapport du Panel citoyen "Mieux vivre à Stalingrad"
INSERM, OFDT. (2021) Synthèse des principaux résultats de l’étude Crack en Île-de-France - Agnès Cadet-Taïrou (OFDT), Marie Jauffret-Roustide (Inserm), Michel Gandilhon (OFDT), Sayon Dambélé (Inserm), Candy Jangal (Inserm)
INSERM, (2021) Salles de consommation à moindre risque en France : rapport scientifique
UNE SOLUTION EFFICACE & HUMAINE
"La persistance du marché du crack dans ses lieux d'implantation historiques et l'élargissement des espaces de deal et de consommation témoignent du relatif échec des politiques publiques fondées sur des réactions « au coup par coup » et guidées par les différentes «paniques» médiatiques et sécuritaires".
INSERM, OFDT. (2021) Synthèse des principaux résultats de l’étude Crack en Île-de-France
Agnès Cadet-Taïrou (OFDT), Marie Jauffret-Roustide (Inserm), Michel Gandilhon (OFDT), Sayon Dambélé (Inserm), Candy Jangal (Inserm)
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idées reçues
sur les salles de consommation
Pourquoi ouvrir de nouvelles salles de consommation et de soin ?
Pour permettre le retour à la tranquillité publique
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Les politiques publiques de lutte contre le trafic et la consommation de crack sont insuffisantes lorsqu'elles se limitent à la seule intervention de la police qui ne fait que déplacer le problème géographiquement.
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Ces politiques publiques doivent donc s'inscrire dans un dispositif plus large incluant : maraude de jour et de nuit, présence policière, mise à disposition d'hébergements et ouverture de nouvelles salles de consommation et de soin.
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Chaque consommation qui a lieu dans une salle dédiée est une consommation évitée dans l'espace public.
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La dernière étude de l'INSERM sur l'évaluation de la salle de consommation et de soin située Gare du Nord, constate la diminution des traces de consommation dans l'espace public et la baisse des délits commis par les usager.e.s.
Pour permettre l'entrée en soin et la réinsertion des usagers précarisés
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Les salles de consommation et de soin permettent la réduction des risques de surdoses, d’infections et d’autres complications, liées à la consommation de drogue.
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Les salles de consommation et de soin adaptées permettent la prise en charge des comorbidités psychiatriques.
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Les salles de consommation et de soin constituent un point d'entrée vers la réhabilitation sociale incluant l'accès au logement pérenne et l'accès à des activités d'insertion.
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Les salles de consommation et de soin sont un dispositif clé d'une approche axée sur la sortie possible et volontaire de l'addiction.

Nicolas Hubé, habitante du 10ème et
membre du "Collectif Parents Riverains SCMR"
Avant l'ouverture de l'espace de repos et de consommation du 10ème, la situation était assez proche de celle que vive les habitants dans le 18ème et le 19ème.
Il y a des parcs où on allait pas à cause des seringues et des scènes d'injection.

Anne Souyris, Adjointe à la Mairie de Paris en charge de la santé publique et de la réduction des risques
Ce qui est urgent aujourd'hui à Paris c'est de résoudre l'équation tranquillité et santé publique pour tout le monde.
S'il n y' a pas d'espaces d'inhalation pour les usagers de crack, les grands usagers ne viennent pas se faire soigner et
ils restent toujours dans l'espace public.
TEMOIGNAGES

© Chloé Sharrock
Elina Dumont, habitante du 19ème et
ex-consommatrice de crack
Les policiers font ce qu'ils peuvent mais ce n'est pas une solution, il faut des gens de terrain, des gens qui connaissent bien la problématique du crack, c'est un problème de société le crack

Elisabeth Avril, Directrice de Gaïa Paris en charge de salle de consommation du 10ème
L'étude de l'INSERM montre qu'on a une réduction de la délinquance. On a également une réduction de 20% de passage aux urgences grâce à la salle.

Raoul Schaaf, Directeur de la salle de consommation et de soin de Luxembourg
La salle de consommation est l'élément qui va attirer la personne à l'intérieur du centre.
Je comprends tout à fait la peur des gens.
Si on est vraiment honnête, la population de consommateurs est là, dans les villes et le centre de consommation n'attirera pas plus de personnes que celles qui étaient déjà là avant.
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A l’attention de : Jean CASTEX, Gérald DARMANIN et Olivier VERAN
Stalingrad, Porte de La Chapelle, Jardins d'Éole : ces lieux du nord-est de la capitale convoquent désormais chez beaucoup de Parisien-ne-s les mêmes images.
D’une part, des scènes de consommation de crack à ciel ouvert, en proximité directe avec les habitations, écoles ou aires de jeu pour enfants, où des hommes et des femmes se retrouvent pour consommer ce dérivé de la cocaïne qui apaise artificiellement les coups que la vie leur a donnés autant qu’elle abîme leur santé.
D’autre part, des habitant-e-s excédé-e-s qui vivent dans la peur et qui ne trouvent plus le sommeil. Dans leurs témoignages, on retrouve le même sentiment amer : celui d’avoir été abandonné-e-s par les pouvoirs publics, d’être pris-e-s en tenaille entre la violence qui s'est installée dans leur quartier et le statu quo politique.
Cette situation, unique en Europe, est la triste preuve que les politiques mises en œuvre depuis plus de 50 ans, fondées sur la stricte pénalisation de la consommation, sont un échec retentissant.
(...)
Aujourd’hui, le temps est venu de passer à la vitesse supérieure. C'est pourquoi, sur le modèle des espaces qui ont ouvert à Strasbourg, dans le 10ème Paris et dans des dizaines de grandes villes européennes, nous demandons l’ouverture de nouvelles structures adaptées aux modes de consommation par injection et inhalation, tout en veillant à bien répartir leur implantation sur les territoires touchés par la toxicomanie de rue, que ce soit à Paris ou en banlieue.
Qu'il s'agisse de réduire les troubles à la tranquillité publique ou d'insérer les usager-ère-s dans des parcours de soins, l'efficacité de ces espaces est aujourd’hui validée et reconnue par :
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La communauté scientifique (voir les dernières études de l’OFDT et de l’INSERM) ;
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Les retours de terrain (riverains, personnel médical, accompagnateurs sociaux, policiers) ;
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L’activité des nombreuses salles de consommation et de soin basées à l’étranger et en Europe.
Dans ces conditions, l’inaction n’est plus justifiable : il y a urgence à rattraper le retard qu’a accusé notre pays ces dernières décennies par manque de discernement, parfois de déni de réalité, et ainsi de courage politique.
#MieuxAgirContreLeCrack
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